- Objavljeno: 02.12.2011.
Govor ravnatelja Uprave za potporu procesu pristupanja Europskoj uniji MVPEI RH Zvonimira Frke-Petešića na 27. ministarskoj konferenciji Međunarodne organizacije Frankofonije
Madame la Présidente,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames, Messieurs,
Chers collègues,
Permettez-moi de remercier les autorités françaises ainsi que l'Organisation internationale de la Francophonie pour la chaleur de leur accueil et l'excellente organisation de cette Conférence ministérielle.
C'est avec plaisir que je m'adresse à cette assemblée au nom de la République de Croatie, devenue membre observateur de la Francophonie en 2004 et dont le Parlement a rejoint l'Assemblée parlementaire en 2008. Je saisis cette occasion pour vous rappeler que dans une semaine, le 9 décembre, aura lieu à Bruxelles la cérémonie de signature du Traité d'adhésion de la Croatie à l'Union européenne, un événement qui accordera à notre pays le statut de pays en voie d’adhésion à l'UE. Cette date marquera la dernière phase de notre chemin européen, avant l'adhésion prévue pour le 1er juillet 2013, lorsque la Croatie deviendra le 28e État membre de l’Union.
En rejoignant la famille européenne, la Croatie souhaite aussi porter haut son attachement à la Francophonie, à ses valeurs et à son engagement en faveur de la pluralité. En outre, l'adhésion de la Croatie à l'UE portera à 16, sur 28, le nombre de ses États membres étant à la fois membres ou observateurs de l’OIF.
Cela signifiera également une présence accrue de la langue française au sein des institutions européennes. D’ici quelques semaines, les représentants de la Croatie participeront aux délibérations des groupes de travail et des comités des institutions européennes en tant qu'observateurs actifs. Cette participation directe des fonctionnaires croates au travail des institutions européennes sera rendue encore plus efficace par une dizaine d'années d'efforts de la part de l'OIF et de ses membres – notamment de la France, de la Communauté française de Belgique et du Luxembourg, que je remercie ici, ainsi que des autorités croates et de l'Alliance française de Zagreb – comme prestataire de cours destinés à former au français les fonctionnaires croates chargés des affaires européennes.
C’est avec satisfaction que nous pouvons constater qu’un nombre considérable de participants à ces cours, dont la plupart sont diplomates, a atteint un niveau opérationnel en français et ce grâce à la continuité du programme. En témoignent une centaine de bénéficiaires qui, en 2011, se sont présentés et ont passé avec succès le TCF1. En outre, cette connaissance du français a permis à un certain nombre de fonctionnaires de se former en français aux affaires européennes, qu’il s’agisse des séminaires courts ou des études européennes de 3e cycle, comme celles mises en place entre l’Université de Zagreb et l’Université Paris 2 Panthéon-Assas.
Nous considérons également que le français, langue principale de la Cour de justice de l’Union européenne, joue un rôle privilégié dans la préservation de la tradition juridique romano-germanique au sein de l’Union, tradition à laquelle se rattache le droit croate, comme d’ailleurs celui de la plupart des pays d’Europe centrale. Or en matière de transposition de la législation européenne en droit national, sans la maîtrise du français, il est pratiquement impossible d’étudier les solutions adoptées par les législateurs français ou belge ou de s’en inspirer. Aussi la formation au français des juristes des pays membres de l’UE nous semble-t-elle être un enjeu capital aussi bien pour l’Europe que pour la Francophonie.
Je voudrais également attirer votre attention sur une autre activité de formation que nous menons en partenariat avec l’OIF. Il s'agit du séminaire diplomatique francophone consacré à l'intégration européenne, organisé par l'Académie diplomatique du Ministère croate des Affaires étrangères et de l’Intégration européenne, par l'ENA et avec le soutien de l’OIF, et qui, depuis 2002, réunit de nombreux jeunes diplomates européens. Nous nous félicitons du fait que cette formation ait préservé son caractère international. En effet, l'OIF s’est révélé être un cadre fécond pour ce forum réunissant à la fois les représentants des pays membres de l'UE et des pays candidats à l’adhésion, et qui leur permette de débattre de questions européennes d'actualité. Encouragés par ces résultats prometteurs et conscients de la portée mondiale d’enjeux qui ne sont exclusivement européens qu’à première vue, nous envisageons d’élargir ce forum en y invitant dorénavant des participants d’autres continents, notamment des membres de plein droit de l’OIF. Nous souhaiterions ainsi apporter notre contribution à l’accompagnement des mouvements démocratiques sur l’autre rive de la Méditerranée.
L'ouverture à cette partie du monde reflète l'immersion millénaire de notre pays dans le bassin méditerranéen, la contribution croate à sa diversité culturelle et à la pluralité de ses échanges. Et c'est partant de cette idée que la Croatie a rejoint l'Union pour la Méditerranée, dont la majorité des membres appartient aussi à la Francophonie.
Vingt ans après son indépendance, la Croatie a consolidé sa position au sein de la communauté internationale en rejoignant de multiples organisations internationales, comme l'OTAN en 2009 ou l'UE, à partir de 2013. L'Organisation internationale de la Francophonie est une de ces organisations dont nous partageons pleinement les valeurs. Nous sommes convaincus que les pays membres de l'OIF, dont la diversité d’héritages et d’horizons n’a pas d’égal, peuvent apporter une importante contribution au débat sur les défis auxquels est aujourd'hui confronté notre monde.
Permettez-moi, enfin, d’illustrer concrètement la visibilité accordée à la Francophonie en Croatie, où le mois de mars en est aujourd’hui devenu synonyme, puisque la francophonie y est célébrée un mois durant. Ainsi en 2011 une dizaine de villes croates ont pris part aux Journées de la Francophonie avec plus de 200 activités.
Pour conclure, nous avons la conviction que c'est uniquement par la diversité linguistique que l'on peut assurer une véritable pluralité de la réflexion, si indispensable pour relever les défis de notre époque. Aussi allons-nous poursuivre nos efforts en vue de renforcer la francophonie en Croatie, tant dans le système éducatif, que dans de nombreux domaines d'échanges internationaux, et notamment diplomatiques, et ce dans la droite ligne d'une longue tradition de l'intelligentsia croate qui a su privilégier la langue française dans son ouverture aux créations du monde contemporain.
Je ne saurais conclure toutefois sans remercier la Suisse pour la qualité de son travail durant sa présidence et le Sommet de Montreux, tout en souhaitant un pareil succès aux autorités de la République démocratique du Congo pour l’organisation du Sommet de Kinshasa en 2012.
Enfin, permettez-moi de former le vœu que l’OIF s’associe aux célébrations qui marqueront en 2013 l’adhésion de la Croatie à l’Union européenne, par exemple, en intégrant parmi les 10 mots de la Francophonie un mot français d’origine croate qu’autour de cette table nous avons presque tous en partage. Vous l’avez deviné : je pense au mot « cravate », qui n’est autre qu’un dérivé francisé du mot « croate ».
Je vous remercie.
1 Test de connaissance du français
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames, Messieurs,
Chers collègues,
Permettez-moi de remercier les autorités françaises ainsi que l'Organisation internationale de la Francophonie pour la chaleur de leur accueil et l'excellente organisation de cette Conférence ministérielle.
C'est avec plaisir que je m'adresse à cette assemblée au nom de la République de Croatie, devenue membre observateur de la Francophonie en 2004 et dont le Parlement a rejoint l'Assemblée parlementaire en 2008. Je saisis cette occasion pour vous rappeler que dans une semaine, le 9 décembre, aura lieu à Bruxelles la cérémonie de signature du Traité d'adhésion de la Croatie à l'Union européenne, un événement qui accordera à notre pays le statut de pays en voie d’adhésion à l'UE. Cette date marquera la dernière phase de notre chemin européen, avant l'adhésion prévue pour le 1er juillet 2013, lorsque la Croatie deviendra le 28e État membre de l’Union.
En rejoignant la famille européenne, la Croatie souhaite aussi porter haut son attachement à la Francophonie, à ses valeurs et à son engagement en faveur de la pluralité. En outre, l'adhésion de la Croatie à l'UE portera à 16, sur 28, le nombre de ses États membres étant à la fois membres ou observateurs de l’OIF.
Cela signifiera également une présence accrue de la langue française au sein des institutions européennes. D’ici quelques semaines, les représentants de la Croatie participeront aux délibérations des groupes de travail et des comités des institutions européennes en tant qu'observateurs actifs. Cette participation directe des fonctionnaires croates au travail des institutions européennes sera rendue encore plus efficace par une dizaine d'années d'efforts de la part de l'OIF et de ses membres – notamment de la France, de la Communauté française de Belgique et du Luxembourg, que je remercie ici, ainsi que des autorités croates et de l'Alliance française de Zagreb – comme prestataire de cours destinés à former au français les fonctionnaires croates chargés des affaires européennes.
C’est avec satisfaction que nous pouvons constater qu’un nombre considérable de participants à ces cours, dont la plupart sont diplomates, a atteint un niveau opérationnel en français et ce grâce à la continuité du programme. En témoignent une centaine de bénéficiaires qui, en 2011, se sont présentés et ont passé avec succès le TCF1. En outre, cette connaissance du français a permis à un certain nombre de fonctionnaires de se former en français aux affaires européennes, qu’il s’agisse des séminaires courts ou des études européennes de 3e cycle, comme celles mises en place entre l’Université de Zagreb et l’Université Paris 2 Panthéon-Assas.
Nous considérons également que le français, langue principale de la Cour de justice de l’Union européenne, joue un rôle privilégié dans la préservation de la tradition juridique romano-germanique au sein de l’Union, tradition à laquelle se rattache le droit croate, comme d’ailleurs celui de la plupart des pays d’Europe centrale. Or en matière de transposition de la législation européenne en droit national, sans la maîtrise du français, il est pratiquement impossible d’étudier les solutions adoptées par les législateurs français ou belge ou de s’en inspirer. Aussi la formation au français des juristes des pays membres de l’UE nous semble-t-elle être un enjeu capital aussi bien pour l’Europe que pour la Francophonie.
Je voudrais également attirer votre attention sur une autre activité de formation que nous menons en partenariat avec l’OIF. Il s'agit du séminaire diplomatique francophone consacré à l'intégration européenne, organisé par l'Académie diplomatique du Ministère croate des Affaires étrangères et de l’Intégration européenne, par l'ENA et avec le soutien de l’OIF, et qui, depuis 2002, réunit de nombreux jeunes diplomates européens. Nous nous félicitons du fait que cette formation ait préservé son caractère international. En effet, l'OIF s’est révélé être un cadre fécond pour ce forum réunissant à la fois les représentants des pays membres de l'UE et des pays candidats à l’adhésion, et qui leur permette de débattre de questions européennes d'actualité. Encouragés par ces résultats prometteurs et conscients de la portée mondiale d’enjeux qui ne sont exclusivement européens qu’à première vue, nous envisageons d’élargir ce forum en y invitant dorénavant des participants d’autres continents, notamment des membres de plein droit de l’OIF. Nous souhaiterions ainsi apporter notre contribution à l’accompagnement des mouvements démocratiques sur l’autre rive de la Méditerranée.
L'ouverture à cette partie du monde reflète l'immersion millénaire de notre pays dans le bassin méditerranéen, la contribution croate à sa diversité culturelle et à la pluralité de ses échanges. Et c'est partant de cette idée que la Croatie a rejoint l'Union pour la Méditerranée, dont la majorité des membres appartient aussi à la Francophonie.
Vingt ans après son indépendance, la Croatie a consolidé sa position au sein de la communauté internationale en rejoignant de multiples organisations internationales, comme l'OTAN en 2009 ou l'UE, à partir de 2013. L'Organisation internationale de la Francophonie est une de ces organisations dont nous partageons pleinement les valeurs. Nous sommes convaincus que les pays membres de l'OIF, dont la diversité d’héritages et d’horizons n’a pas d’égal, peuvent apporter une importante contribution au débat sur les défis auxquels est aujourd'hui confronté notre monde.
Permettez-moi, enfin, d’illustrer concrètement la visibilité accordée à la Francophonie en Croatie, où le mois de mars en est aujourd’hui devenu synonyme, puisque la francophonie y est célébrée un mois durant. Ainsi en 2011 une dizaine de villes croates ont pris part aux Journées de la Francophonie avec plus de 200 activités.
Pour conclure, nous avons la conviction que c'est uniquement par la diversité linguistique que l'on peut assurer une véritable pluralité de la réflexion, si indispensable pour relever les défis de notre époque. Aussi allons-nous poursuivre nos efforts en vue de renforcer la francophonie en Croatie, tant dans le système éducatif, que dans de nombreux domaines d'échanges internationaux, et notamment diplomatiques, et ce dans la droite ligne d'une longue tradition de l'intelligentsia croate qui a su privilégier la langue française dans son ouverture aux créations du monde contemporain.
Je ne saurais conclure toutefois sans remercier la Suisse pour la qualité de son travail durant sa présidence et le Sommet de Montreux, tout en souhaitant un pareil succès aux autorités de la République démocratique du Congo pour l’organisation du Sommet de Kinshasa en 2012.
Enfin, permettez-moi de former le vœu que l’OIF s’associe aux célébrations qui marqueront en 2013 l’adhésion de la Croatie à l’Union européenne, par exemple, en intégrant parmi les 10 mots de la Francophonie un mot français d’origine croate qu’autour de cette table nous avons presque tous en partage. Vous l’avez deviné : je pense au mot « cravate », qui n’est autre qu’un dérivé francisé du mot « croate ».
Je vous remercie.
1 Test de connaissance du français